19 juillet 2020








Je viens de relire l'ouvrage de François Jarrige (dont j'avais édité le livre sur Les Luddites en 2008 aux éditions ère (co-écrit avec Julien Vincent et Vincent Bourdeau). L'introduction des machines dans l'industrie, tout au long du XIXe siècle a généré des discours, des critiques, des littératures, des théories, des visions du monde alors que les algorithmes, aujourd'hui, semblent s'imposer plus rapidement, plus logiquement, et que la critique des technosciences ne parvient pas, ou peu, à se faire entendre.


François Jarrige, Techno-critiques. Du refus des machines à la contestation des technosciences, La Découverte, 2014, 420 p., ISBN : 978-2-7071-7823-7.

Présentation de l'éditeur : «Les techniques promettent abondance et bonheur ; elles définissent la condition humaine d'aujourd'hui. Pourquoi les contester, et à quoi bon ? Les discours technocritiques ne masquent-ils pas des peurs irrationnelles, un conservatisme suranné, voire un propos réactionnaire ? Pourtant, depuis que les sociétés humaines sont entrées dans la spirale de l'industrialisation, des individus et des groupes très divers ont dénoncé les techniques de leur temps et agi pour en enrayer les effets. L'introduction de machines censées alléger le travail, les macrosystèmes techniques censés émanciper des contraintes de la nature, la multitude des produits technoscientifiques censés apporter confort et bien-être ont souvent été contestés et passés au crible de la critique. Contre l'immense condescendance de la postérité, Technocritiques est un ouvrage qui prend au sérieux ces discours et ces luttes. Depuis deux siècles, les technocritiques sont foisonnantes et multiformes, elles émanent des philosophes et des romanciers comme des artisans et des ouvriers ; elles se retrouvent en Europe comme dans le reste du monde et nourrissent sans cesse des pratiques alternatives. Toute une tradition de combat et de pensée originale et méconnue s'est ainsi constituée : ce livre d'histoire au présent tente de leur redonner vie tout en pointant les impasses des choix politiques mortifères portés par la foi en une « croissance » aveugle. Et, en filigrane, il montre comment s'est imposé le grand récit chargé de donner sens à la multitude des objets et artefacts qui saturent nos existences. »

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